La porte de la modeste chaumière de Gustaf Ottman s’ouvrit brusquement. Un homme s’y engouffra, titubant de douleur.
À la lumière des bougies et de l’âtre dans lequel gisait les reste d’un feu, Gustaf reconnût brusquement l’homme. « Maître Auguste!», s’écria-t-il, ébahi de voir son vénéré chef aussi mal en point. « Comment avez-vous pu subir des tels supplices? »
« J’ai…. été…. trahi…. » répondit le prénommé Auguste, la voix rauque et le sang coulant abondamment de sa bouche et de son nez. « La prêtresse Niiacondaa devait extraire la boite et la partager avec nous tous, ses associés. Elle m’a berné. » L’homme tituba jusqu’à une chaise, s’y affaissa, et prononça une étrange incantation, et il se sembla se sentir un peu moins exténué au bout de quelques secondes. Mais nul doute ne subsistait dans la tête de Gustaf : son maître était mourant.
« Mais d’où venez-vous mon maître? », continua Gustaf, ne pouvant croire que son maître, puissant mage, membre du conseil des 8, puisse paraître aussi près de la mort. Il avait prêté serment, bu le sang s’enfants sacrifiés lors du rituel sacré, jurant de protéger cet homme de sa vie, et celui-ci entrait dans sa maison, à l’article de la mort, sans qu’il n’eut été à ses côtés pour le protéger. Lui qui ne comptait plus les fois ou il avait tué pour nourrir la magie de son maître, il ne pouvait croire que ce dernier puisse succomber.
« Nous allons vous venger maître! Dites moi quelle est votre volonté! »
« Je me meurs Gustaf. Mon corps m’abandonnera bientôt », le mage hoqueta, puis cracha du sang devant l’effroi de son disciple. « Tu dois récupérer la boite dans laquelle s’est réfugiée la fourbe Niiacondaa. Elle seule peut me permettre de revenir à la vie et de continuer notre œuvre. L’elfe Bréacc s’attends à ce que tu lui porte assistance pour récupérer la boite. Joins-toi à lui. Il te sera autrement impossible d’arriver à tes fins. Mais prends garde, car son esprit est teint par la prêtresse. Tu as toute ma confiance. Tu trouveras le moment opportun pour m’amener le précieux artefact. Je me chargerai du reste. »
Puis, le vieil homme tourna son regard vers un énorme corbeau, perché sur le rebord de la fenêtre de Gustaf. Il murmura quelques mots, puis son corps s’affaissa, sans vie. Gustaf regarda le corbeau. L’animal le fixait. Il ne pouvait s’y méprendre : son maître l’attendrait avec impatience….