Kalak l'assassin

Kalak eût un sourire en coin lorsqu’il lut la missive, envoyée directement par le roi. Ce dernier, désespéré, lui annonçait qu’il était sur le point de libérer Dresgar. Kalak était surpris… c’était comme libérer un loup, que dire, un loup géant dans une étable avec 1 vache et des poules et lui demander de protéger les poules... Une fois qu’il aura terminé de bouffer la vache, il va s’attaquer aux poules qu’il était censé protéger!

Dresgar était un puissant guerrier. Il était capable de bien grandes prouesses sur les champs de bataille, il pouvait inspirer des peuples entiers, mais une fois les batailles terminées, il devenait dangereux pour ses propres alliés.

Kalak s’était déjà battu aux côtés de Dresgar. Kalak étant un cruel combattant, tout comme la puissante bête, préférait la finesse à la force brute. D’ailleurs, le gros guerrier l’avait déjà sauvé une fois, lors d’une attaque d’orcs. La grosse hache dirigée par un orc noir était destinée à la tête de Kalak, mais elle avait trouvé le bras de Dresgar… avant que les jambes et la tête de l’orc volent en éclat, gracieuseté de son sauveur. Le demi-ogre n’avait même pas semblé ressentir de douleur. Il avait même arraché la hache de son bras, sans broncher, pour couper les jambes de l’orc, sous le choc! Kalak était heureux à l’idée de devoir se battre à ses côtés! Mais pourtant, il n’y avait pas de conflit à l’horizon, du moins, pas à sa connaissance, encore…

Le commandant sylvain continua donc à lire la lettre du roi et son regard s’assombrit… que venaient faire les elfs des collines, sous la gouverne de ce simple d’esprit de Bréacc, dans un conflit contre Runeheim? Bréacc avait toujours été un couard de la pire espèce. Il s’était bien entouré, mais demeurait le simple d’esprit influençable qu’il était! Certaines vieilles rancunes du passé allaient se régler. Kalak comprenait enfin pourquoi Dresgar avait été libéré…

La lettre du roi n’était pas terminée :

« J’ai promis la main de ma fille à Dresgar, ainsi que des terres. Je ne tiens pas à lui donner tout ceci. Serait-ce possible de vous arranger pour que cela n’arrive pas? Une dague dans le dos du demi-ogre pourrait bien arranger des choses… Je vous récompense en vous nommant responsable d’administrer cette guerre. On va faire croire à Dresgar qu’il a le contrôle sur ce qui se passe, mais nous allons le laisser jouer aux petits bonhommes sur un plan pas à l’échelle! »

Kalak eût un sourire en coin lorsqu’il lut la missive, en effet. Parce qu’il n’avait nullement l’intention de tenter de tuer Dresgar. Il prendrait la tâche qui lui était dévolue, mais dans un premier temps, il devait savoir pourquoi ce simplet de Bréacc voulait attaquer Runeheim. Qu’est-ce qui se cachait là-bas?

« Sourcil! Viens ici! » Un elf un peu maigrichon, avec le bas du front orné d’un seul sourcil qui faisait la largeur de son visage, arriva dans la seconde.

- Que puis-je pour toi, Kalak?

- Je t’annonce que nous partons en guerre. J’aimerais que tu déploie quelques éclaireurs un peu plus à l’ouest, ainsi qu’au cœur de Runeheim. Je veux que tu saches ce que veulent les ennemis du royaume.

- Bien sûr Kalak, je déploie une équipe sur le champ. L’elfe se détournait pour accomplir sa mission.

- Attends, interrompit Kalak, je veux que tu te rendes en personne voir Dresgar. Je veux que tu lui annonces que nous nous joignons à lui. Je lui dois bien ça. Tu peux lui dire qu’il pourra compter sur moi. Il saura lire entre les lignes, j’en suis certain.

- Aucun problème, je m’y rends tout de suite… Le teint déjà pâle de l’elf était passé au blanc, juste à l’idée d’aller rencontrer Dresgar.

Kalak retourna donc à ses pensées. Cette guerre allait s’annoncer difficile… mais lorsqu’il allait annoncer à ses hommes qu’ils entraient en guerre avec nul autre que Dresgar à leurs côtés, il était certain que cette annonce allait réveiller leur esprit guerrier et que ça allait galvaniser les troupes! Lui-même trépignait d’envie d’en découdre contre l’ennemi. Ne restait qu’à attendre d’avoir plus de nouvelles avant de se lancer…

Bienvenue dans le conflit mon frère....

Marchons ensemble et détruisons ces connards...

Kalak venait de recevoir des rapports de ses espions. Sourcils était revenu, vivant et en un morceau, de sa rencontre avec Dresgar, mais les espions étaient revenus avec des nouvelles du front ennemi.

« Il a été jusqu’à s’associer avec des elfs noirs?! Comment a-t-il pu tomber aussi bas? Malgré qu’il n’y ait plus grand-chose qui me surprenne de lui… je comprends maintenant pourquoi notre père l’a déshérité. Quel fond de capote*! »

Kalak commença à monter les plans des premières attaques. Les attaquants avaient fait vite et s’installaient déjà dans les territoires qui séparaient le royaume du dépotoir ennemi. Il allait se porter à l’attaque, espérant rencontrer son frère le plus rapidement possible, espérant éliminer cette branche pourrie de la famille.

Quoi qu’il en soit, il n’avait toujours pas eu de nouvelles de ce que Bréacc recherchait dans cette guerre. Ça va devoir attendre on dirait, puisque son escouade, qui avançait vaillamment en territoire ennemi et se préparaient à attaquer le terrain, aperçurent un éclaireur orc. Les elfs eurent tôt faits de l’attraper et de l’emmener à leur chef.

« Qui t’envoie ici, moins que rien? », demanda le lieutenant elf.
- On a été envoyé pour vous massacrer…
- Par qui? l’interrompit Kalak
- Par notre chef Bréacc. Il nous a demandé de nous occuper spécialement de toi, enflure!

Kalak prit une grande respiration. Il devrait agir avec doigté…

« Tu vois, espèce de sous-race, je vais être clément avec toi. Tu pourras le mentionner à ton simulacre de chef, qui doit encore être caché derrière un arbre, en attendant que je montre à toi et ta famille de consanguins comment on se bat. Je vais te laisser partir avec tous tes morceaux, je vais même te nourrir. Tu pourras retourner auprès des tiens et leur faire part de tout notre savoir-vivre. Tu pourras leur dire à quel point Kalak se bat honorablement, qu’il n’a pas besoin d’envoyer des orcs pour gagner ses batailles. »

Kalak et ses hommes préparèrent rapidement un repas et nourrirent l’orc. Évidemment, celui-ci se gava comme un enfant qui met la main sur un bol de bonbons. La nourriture elfique était tout de même goûteuse! Il se régalait.

Après le repas, l’orc s’en alla rejoindre les siens, sans se douter qu’on lui avait ajouté un petit élément secret à son plat. Kalak avait soigneusement ajouté un poison à sa soupe, qui commencerait à s’attaquer à lui plusieurs heures après son départ. Les entrailles de la peau-verte commencerait à fondre tranquillement, mais douloureusement. Selon les calculs de Kalak, il aurait le temps de livrer son message avant que les douleurs ne se fassent sentir. Ça prendrait plusieurs jours avant que, finalement, il finisse par carrément se chier l’intérieur et mourir.

Le lieutenant espérait que Bréacc comprendrait le message… que c’est lui qui sera le prochain à goûter à sa médecine… D'ici là, il fallait se préparer à combattre des orcs!

*Notion historique : quoique les condoms n’existaient pas dans cette ère, Kalak était plutôt avancé sur son temps et prédisait déjà que des êtres aussi abjectes que Bréacc ne méritairent pas mieux que d’être flusher dans un Kleenex ou encore dans l’arrière train d’un animal dans un futur éventuel.

Kalak, tu es un chef

C'est bizarre, on sent la peur derrière les mots défiants et pompeux des elfs. J'avoue que cela ne doit par être rassurant de savoir que l'on va finir Nurgle, par notre équipe ou la vôtre...

Chèr frère de Bréacc,  

Kalak à ce que l'on m'a dis. Tu sembles plus raisonnable que le reste de tes semblables.  Si jamais le doute te hante et que tu regrettes tes choix, sache que ton frère a besoin d'une grande aide et qu'il aimerait compter par dessus tout sur son frère.  

Me trouvant déjà de votre côté de la montagne et toi de notre côté, tout près de ton frère, comme il serait facile de changer de côté mutuellement.  

Mais je comprendrais facilement que la haine familiale soi plus grande que la logique.  

Nous pourrons en parler plus grandement sur le champs de bataille.

Sybel

Kalak, le teint rougi par l'effort qu'il venait de faire, pris la missive envoyée par son frère et essuya le fruit du travaille qui lui restait légèrement coincé dans l'arrière-train. Il jeta le papier l'oeuf dernièrement pondu.

Comment osait-il parler de leur père de la sorte!? Bréacc avait clairement trahit les siens avec ses visions antisémites, racistes et mysogines... Le père des deux elfs les avait tous deux déshérités au profit d'un troisième frère. Le premier pour sa vision trop hautaine du peuple elf et le second pour friquoter un peu trop souvent avec les autres races, au point d'avoir même marié une humaine. Ce que les lois sylvaines interdisaient...

Bréacc parlait d'un grand pouvoir. Clairement, il y avait quelque puissance secrète dans le chateau de Runeheim. Il devait trouver ce que c'était avant que quelqu'un d'autre de son camp ne le découvre ou ne veuille en prendre possession. Bréacc ne faisait pas non plus confiance à son groupe, mais ceux-ci semblaient aussi avoir une vue sur la fameuse puissance qui se cachait à quelque part à Runeheim. Pour que le roi soit prêt à donner sa fille à un dépravé comme Dresgar, il fallait que ce soit drôlement puissant et que ça compromette l'avenir du royaume.

Kalak se dirigea vers son groupe, et on lui tendit une nouvelle missive, cette fois-ci d'une émissaire elfe noire... ce qu'il y lu le rendit perplexe. Ceux-ci étaient tout près. Oui Kalak voulait mettre fin aux jours de son frère, mais pas au prix de laisser les elfs noirs prendre un territoire important du royaume. Il ne pouvait leur faire confiance.

Kalak s'installa dans un coin et prépara des réponses aux différentes missives qui lui avaient été envoyées... [à suivre]

Valgas a écrit:

Kalak s'installa dans un coin et prépara des réponses aux différentes missives qui lui avaient été envoyées... [à suivre]

Ce soir il sera trop tard pour écrire des missives.... Autre que pour annoncer les morts chez les wood elfs....